JOUR 1 :
Pour commencer ce stage de quatre jours d'alpinisme, nous nous rendons au lac d’Emosson en ayant pour objectif la traversée des Perrons de Vallorcine. En prenant la route vendredi soir de Strasbourg, nous arrivons à minuit au parking du barrage du lac. Devant rejoindre Chamonix samedi en fin d'après-midi, nous réglons nos réveils à 3h30 avant de mettre en place un campement luxueux entre les voitures. Ainsi, au terme de cette sieste, nous commençons la marche vers les aiguilles du Van, point de départ de la traversée. Après une approche raide, la traversée peut commencer par la montée au Grand Perron. Le soleil se lève tout doucement, illuminant un panorama magnifique. D'un côté le massif du Mont Blanc se montre, de l'autre les deux lacs bleus turquoise d’Emosson donnent un air de fjord norvégien.
La longue traversée, ponctuée de deux séries de rappels, augmente graduellement en difficulté. Nous continuons par la pointe Vouilloz, puis l’Ifala au terme de passages plus aériens et grimpants. Finalement, nous croisons lors de la redescente les bouquetins nous ayant devancés, si facilement, tout le long de l'arête.
Ainsi, après plus de 11h d'effort, nous retournons au parking les paupières lourdes mais le sourire aux lèvres. Arrivés à Chamonix, nous pouvons apprécier une bonne pizza avant de s'effondrer dans les lits de l’Ensa.
JOUR 2 :
Sous les conseils de Médine Kara, nous avons opté pour la traversée des aiguilles marbrées en guise de première journée dans le massif du Mont Blanc. Réveil très matinal de Chamonix afin de rejoindre Courmayeur puis prendre la benne. Le trajet, plus rapide que prévu, nous a donné le temps de prendre un café jetboil dans le parking sous terrain qui était malgré tout très appréciable.
Une fois montés à plus de 3000m, nous sommes passés au refuge Torino déposer le surplus et enfin… chausser les crampons et s’équiper pour découvrir les aiguilles marbrées. La course est accessible, et agréable. Elle a d’autant plus une vue imprenable sur la noble dent du géant, qui nous a d’ailleurs émerveillé sur le tout au long du séjour. Nous avons opté pour l’intégrale pour apprécier la journée.
JOUR 3 :
Nous voilà lancés dans notre troisième course qui sera décomposée en deux parties. Notre premier objectif de la journée est l’aiguille d’Entrèves. Pour rejoindre le début de la course nous marchons encordés sur le glacier. Le jour n’est pas encore levé et notre groupe se dirige dans la nuit noire en essayant de repérer les crevasses au clair de lune et des lueurs de nos lampes frontales.
Arrivés au pied de l’arête, nous rangeons piolets et crampons pour commencer notre course. Dès le début de notre progression nous pouvons admirer un panorama magnifique qui s’offre à nous sur la vallée d’Aoste. Étant déjà bien préparés par nos deux sorties précédentes, cette dernière ne sera qu’une formalité.
Une fois cette arête traversée, nous nous dirigeons vers notre deuxième objectif de la journée, qui se trouve être l’aiguille de Toule. Cette ascension se distingue des autres en débutant par une pente de neige qui devient de plus en plus raide pour atteindre un maximum de 45°. Finalement, avec de bons coups de crampons et de piolets, nous arrivons à atteindre le sommet. La descente se fera par la face nord. Bien que rapide à descendre, cette face est aussi raide que la montée et nécessite notre plus grande concentration. Pour la première fois, nous posons une broche à glace dans un petit couloir glacé que nous traversons. Après une heure d’effort nous arrivons au pied de l’aiguille qui se trouve non loin du refuge où une part de tarte à la myrtille nous attend.
JOUR 4 :
Notre dernier jour de notre stage d'alpinisme commence, comme à l'accoutumée, par un départ aux aurores, accompagné d'un café toujours aussi médiocre. Lorsque nous passons devant la Dent du Géant, les frontales des alpinistes engagés dans la voie semblent danser un ballet lumineux dans l'obscurité.
En avançant, notre objectif du jour se dessine, contrastant avec les premières lueurs du jour. Il s’agit de la Vierge accolée à la traversée du Petit Flambeau, des courses proches du refuge, ce qui nous permettra de ne pas manquer notre rendez-vous avec les burgers du PocoLoco.
Nous voilà engagés dans la première partie de l'arête, grimpant de belles fissures, entourés par les glaciers. Tout au long de l'ascension nous pouvons admirer les lumières roses gagnant le mont blanc puis les sommets environnants.
Une fois le sommet de la Vierge atteint, nous descendons pour entamer notre deuxième objectif : la traversée du Petit Flambeau. Nous slalomons maintenant entre les becquets, esquivons le piolet des Italiens puis montons une dernière pente de neige afin d'atteindre le sommet du Petit Flambeau. Nous profitons quelques instants et observons la vallée qui semble s’être réveillée.
Il est maintenant temps pour nous de redescendre, de retrouver la civilisation et surtout notre troisième objectif du jour : Les Burgers !"
Texte : Eva Chossat
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