Réveil tôt. Rendez-vous-même endroit, quasi-même heure. Les présentations faites rapidement avec Hugo (le premier), le reste du groupe se connait déjà. Départ avec un léger retard (et après, on dit que ce sont les femmes qui prennent trop de temps au téléphone… que nenni !). Vincent, Médine et Ozan sautent dans une voiture et Hugo et moi dans une autre.
Excitation à son comble pour ce stage tant attendu. Ceci depuis l’instant ou Ozan (surnommé le chef) nous a annoncé son idée géniale d’offrir à quelques motivés chanceux (ou chanceux motivés ?) un méga stage de 4 jours pour une UV1 en terrain d’aventure, avec « notre » guide Alsacien : Patrice FLESCH.
Pour une novice de mon acabit, on se pose la question du « comment sera ce guide ? Pédagogie ? Sévérité ? Ambiance ? ». Je suppose, peut-être à tort, qu’on se sent tous(tes) petit(tes) à l’idée de passer quelques jours en groupe à boire les paroles d’un guide connu, reconnu sur une très large partie du secteur.
De quoi ce stage sera fait ? De quelle manière et à quelle sauce on va se faire manger ? Et surtout, vais-je avoir suffisamment de place dans ma petite tête pour retenir le maximum de manip, d’astuces, de bonnes idées que le guide (et plus tard ce que je comprendrais également ceux qui se présentent à l’UV2) va nous apprendre ?
Les Vosges en approche, et avec, son lot d’images caractéristiques des montagnes, sapins, lacs, verdures et rochers. Sans oublier ses routes qui serpentent adroitement, imposant « presque » au conducteur une augmentation de la vigilance et les deux mains sur le volant. Grisant !
Arrivée quasi simultanée des camarades Lyonnais, Patrick et Hugo (le deuxième) et notre guide Patrice. Un tour de table a permis à chacun de préparer les soudures du groupe, repérer les élites, les novices, les repères. Génial, le courant passe haut la main. Merci à Patrice pour les croissants ! J’ai en souvenir la présentation du jeune Hugo Meringolo, 20 ans, 12 ans d’expérience. Wouaw, ça existe ! Et puis dans le groupe, avec 2 Hugo, va bien falloir les distinguer pour qu’ils se reconnaissent lorsqu’on lance à la volée le prénom ! La réponse se mijote dans la tête de certains. Médine, fidèle à elle-même, douce et ensoleillée, prête à offrir son savoir avec passion et le cœur qu’on lui connait (tellement merci Médine !).
Et puis début des festivités. En route pour cette première journée TA au grand rocher de Saint Amé. Marche d’approche courte et grés rose présent ++. Avec trois prétendants UV2 et trois prétendants UV1, et grâce à sa super organisation en arrière-plan, Ozan a permis au groupe de se former de 3 binômes équilibrés. Observations, apprentissages, grimpe et pose de coinceurs, friends, sur ce magnifique rocher plein de surprise. En exemple Hugo « boss » (surnom finalement opté un peu plus tardivement dans le stage du jeune Hugo), tâtant presque la queue d’un serpent sagement niché dans un creux sur les hauteurs pour sa sieste. Apprivoisement réussi car aucune égratignure. Le serpent à même pu terminer sa sieste tranquillement. Bravo !
Comme à chaque fois, l’action bienfaitrice de tâter du rocher tout en apprenant à faire confiance au matériel, nous amène à une fin d’après-midi rapidement atteinte. A croire que le temps passe plus cite lorsque les grimpeurs se sentent vivant à se surpasser dans leur baudrier. J’adore. Vive la grimpe !
Débriefing de fin de journée, programme du lendemain annoncé, pluie légère évitée. Timing parfait. On a même eu le temps d’aller faire quelques courses avant de découvrir le chalet dans lequel notre groupe va séjourner jusqu’à dimanche. OMG ! Quel endroit ! Terrasse au-dessus d’une rivière vivante, face à une étendue de verdure fraîche et agréable, agencement intérieur cosy (merci Médine !). Partage des tâches pour terminer la journée autour d’un excellent repas afin de contenter les corps avides d’énergie pour préparer la sortie du lendemain.
Deuxième journée : Voie normale du Lac Blanc. Quel kiffe mes amis ! S’il y a un endroit à faire en TA, c’est bien celui-là. Médine en mode guerrière sur la dalle en tête ça vaut le déplacement. J’ai adoré la voir heureuse à avoir passé cette dalle en 6A sans broncher. J’ai beaucoup moins rigolé à devoir y passer ensuite. J’aurais au moins appris que la dalle, c’est pas trop mon truc pour l’instant… Et puis au fil des relais, la vue imprenable sur le lac impose l’admiration du lieu, avec au loin, un petit clin d’œil de la cascade qui nous promet d’être prête le moment venue cet hiver afin de faire fonctionner les piolets de traction. Exécution rapide (ou moins ?) des rappels pour terminer en beauté, non sans avoir oublié de saluer la vierge comme il se doit. Confère les photos prises au sommet.
Débriefing de fin de journée et découverte de la surprise que Patrice nous prépare le lendemain. En attendant, tartiflette préparée par nos amis lyonnais. Un régal. Merci !
Troisième journée : arrête des spitzkopfe. Mélange des genres, audace et dans le mille. Notre guide nous invite à nous amuser sur ce site école avec un chrono impartit. Pas une seule goutte de pluie, et à nouveau des coinceurs, des sangles, de la grimpe et de la bonne humeur. Ozan gravitant autour de ses petits en toute discrétion, comme le ferait un bon père de famille qui sait se montrer présent mais laissant à ses ouailles la possibilité d’être autonome. Encore une fois, cette arrête est à re(découvrir) pour sa richesse d’apprentissage et ses échappatoires multiples si besoin. Il faudra que je la refasse… je reste sur mes hésitations. Comme d’habitude, le temps file vite au pays de la grimpe et déjà la fin de journée est là. Bonne humeur partagée autour d’un verre et encore une fois on évite la pluie naissante que l’on observe par la fenêtre pendant que certains savourent leur bière bien méritée. Débriefing puis programme de la dernière journée. Soirée au chalet ou l’ambiance rigolote tournait autour des blagues et d’une discussion étonnante sur la tenue du jour (qui était la même que la nuit ?) de Hugo (premier). Sacré numéro cet Hugo ! Si tu n’existais pas, faudrait t’inventer.
Quatrième journée : Découverte pour une novice que je suis du méga géantissime site d’escalade du Gueberschwihr. Premier constat : Wouaw, ces fissures !! Attrayant malgré le fait de n’avoir pas encore réellement grimpé sur une fissure ! Celles-ci ont quelque chose d’hypnotique. Les difficultés ? Sincèrement je n’en savais rien avant d’y passer. Même pas peur !
A nouveau mélange des partenaires et me voici avec Hugo « boss ». Tout en tranquillité, explications des trois ateliers par notre guide Patrice. L’idée, c’est que chacun d’entre nous doit y passer. Un atelier grimpe en artif pur avec échelles, sangles, coinceurs etc…, un atelier aide au second avec cordelette, poulie, mousqueton etc… et un atelier avec cordes jumelées + rappel.
Sur l’atelier en artif, ma propension à l’organisation d’outillage m’a largement été utile. Le mot d’ordre : « ne pas toucher la paroi » Faciiiiile me direz-vous, ben il y a quand même un coup de main à prendre. J’adore. Quel kiffe ! Au départ on a l’impression d’avancer comme un escargot, mais tellement grisant cette façon d’avancer ! Enfin… de gravir. Que de façons pour franchir un mur qui semble pourtant difficilement surmontable. Quelle belle leçon de vie d’apprendre qu’avec de la jugeote, de la patience, de l’organisation (et du matériel), un mur qu’on a devant soi peut, sans stress, se (sur)monter. Merci Patrice pour ce choix de site. Et puis on termine par la prise en main « pratique » d’une fissure sur 26 mètres de haut : Erine. Merci Hugo de m’avoir poussé à y gouter. J’adhère, j’adore, j’ai kiffé crier ma réussite là-haut. A refaire quelquefois avant de m’y lancer en tête quand même. Merci Vincent pour ton assurage parfait.
Dernier débriefing autour d’une bière (c’est la règle) et de quelques chocolats chauds dans un dedans agréable, alors que dehors, encore une fois, la pluie débutante se fait entendre et apporte avec elle cette odeur de nature qui remercie de boire.
Mes amis, UV1 Validée ! Il n’y a plus qu’à continuer d’avancer.
Ce que je retiens de ce stage, c’est qu’on doit rester ouvert à tout ce qui nous est présenté, proposé, montré, expliqué. Que la pratique régulière des manœuvres sont quasi obligatoire si on veut rester dans la sécurité optimum, que la gestion du temps et du matériel est absolument nécessaire, et que même si on pense qu’on est tout petit devant quelque chose de plus grand que nous, il faut s’armer de confiance en soi et faire de son mieux. La vie qui circule en nous peut sans aucun doute nous surprendre.
Rose-Marie
Equipe CAF Girls Grand Est
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