Flora de l’équipe jeune Alpiniste, Vincent, Kévin et Ozan, les CAF Boys du groupe Perfectionnement alpinisme et nous : Médine, Rose-Marie et moi des CAF GIRLS sommes partis le week-end du 15 et 16 juin, dans une ambiance boute-en-train en direction de Chamonix avec l’objectif de gravir la face Nord de la tête blanche le dimanche.
Partis à l’aurore, sous les couleurs orangés du petit matin, nous arrivons vers midi le samedi, à Chamonix.
Portés par l’excitation d’arriver par un superbe beau temps, nous nous laissons flâner au fil des ruelles Chamoniardes et nous laissons tenter par du shopping au grès des nombreux magasins d’équipement de la ville. A l’affût des bonnes affaires, car c’est le lieu idéal doté d’un large choix pour combler son potentiel manque de matériel ou de vêtement. Le temps file mais nous prévient pas…. Enfin le temps non…. mais Médine et Ozan si…. Ils tentaient de nous raisonner quant à l’horaire de départ pour se rendre au refuge Albert 1er.
Au départ des télécabines, nous sommes heureux, le soleil brille…mais au loin, le fond de la vallée s’obscurcit. Le reste de l’équipe est confiante persuadée que nous arriverons au refuge juste avant le déluge…
Nous passons les névés et les moraines mais les nuages noirs nous rattrapent. Une course contre la météo s’enclenche à nos dépends. Une marmotte nous siffle que le temps va bientôt changer... Nous apercevons les premiers séracs du glacier du Tour quand en une minute tout bascule. J’ai cru être figurante dans le nouveau film Apocalypse Now. Le ciel est devenu noir, le crachin s’est transformé en grêle et la danse des éclairs entra en scène.
Fouetté par la glace qui tombait du ciel, le temps de mettre les impers nous étions déjà trempés. La peur a pointé son nez quand le bruit du tonnerre succédait à l’éclair qui passait devant nos yeux.
Silencieux mais unis dans la difficulté, nous nous sommes calés à un rythme ascensionnel et soutenu pour gravir les 200 derniers mètres avant d’arriver au refuge. Inquiets des équipements conducteurs à l’orage, nous étions prêts à nous délester si les grésillements venaient à se faire entendre. Heureusement nous étions entre 2 crêtes où l’orage frappait toutes les 2 secondes.
Aveuglés par la grêle et assourdis par l’orage, nous continuions notre procession en direction d’Albert 1er, guidés par notre envie d’y arriver sain et sauve.
A l’approche du refuge, des personnes étaient aux balcons pour nous soutenir dans ces derniers moments et nous acclama une fois arrivés à destination.
Applaudis mais pas fières, nous nous sommes retrouvés en silence dans notre dortoir. Préoccupés à se sécher et essorer nos vêtements tant bien que mal, nous étions en fait, sous le choc de ce que nous venions de vivre.
Attablés, les langues se délièrent et nous comprimes alors par l’intervention d’Ozan, que de ne pas respecter les horaires en montagne peut s’avérer mortelle.
Ah oui, je tiens à préciser, ce samedi 15 juin, était le jour de mes 34 ans, autant vous dire que cette surprise restera gravée à jamais !
Clairement, nous avons eu beaucoup de chance de ne pas avoir été frappé par la foudre ! C’est une bonne leçon pour nous tous !
Dimanche 16 juin, 3h45, le réveil sonne, ça pique !
Le temps de déjeuner, de faire la bise à Ozan pour son anniversaire, nous arrivâmes aux pieds des traces dans les lueurs matinales. Des défilés de guirlandes de lampes frontales vacillaient sur le glacier du Tour. Un spectacle d’animation qui m’inspira à rejoindre les rangs.
L’ascension fut longue mais agrémentée par le paysage incroyablement des sommets environnants. Les rayons du soleil faisant évoluer la beauté des lieux minute par minute. Alors que la veille l’orage était notre ennemie, notre ami le soleil nous accompagnera toute la journée.
Arrivés au croisement des chemins en direction de l’aiguille du tour, la raideur de la pente nous fîmes ralentir et souffler. La partie finale en escalade était facile car la neige était encore haute.
Première pause piquenique, au col de l’aiguille du tour. Une vision transversale sur le point culminant de la croisée du glacier des Grands, plateau du Trient et glacier du Tour.
Nous poursuivions notre objectif en traversant le plateau du Trient en nous demandant si la rimée de la tête blanche serait franchissable.
Aux pieds de la face Nord de la tête blanche, la rimée n’était même plus visible tellement l’enneigement était optimal.
Ozan et Médine identifièrent une voie avec joie et les 3 cordées s’élancèrent sur le royal mastodonte.
On embrasse et on brasse les 200 mètres de pente à 55 degrés avec nos piolets et nos crampons. Un exercice que j’ai adoré ! La vision du haut, le sommet surplombant les cordées, la vision du bas, avec tout ce gaz qui me fait sentir vivante et toute petite. J’avais l’impression d’être une puce accrochée à une montagne. Je suivais ma première de cordée Médine, dans cette première expérience à tête blanche, en trans par toutes les émotions de joie, de responsabilités et d’attention qui me traversaient.
Arrivée au sommet, les cordées s’enlacèrent de bonheur incommensurable de cette ascension !
Nous profitions au maximum d’avoir le sommet à nous pour faire un nombre incalculable de photos !
De retour au refuge, Ozan organise quelques testes de connaissances techniques pour boucler ce merveilleux weekend
Le soir, arrivée chez moi, j’étais forte de cette expérience incroyable du week-end et avec un UF vers l’autonomie progression sur Terrain Glaciaire en poche.
Maryse
Equipe CAF Girls Grand Est
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